Voilà ce qu'on disait de la race du Massif Central dans un bouquin du début du 20ème siècle (plus de copyright au vu de l'age dudit ouvrage
). "
La Chèvre et ses produits, de Jenny Nathan, Editions La Maison Rustique"
RACE DU MASSIF CENTRAL(fromagère)
Dans toute l'Auvergne existe une race intéressante à perfectionner, aussi bien pour ses qualités lactifères naturellement développées sans le secours d'aucune sélection que pour son aspect particulier. La chèvre du Massif Central est une belle et vigoureuse bête, un peu squelettique par sa structure osseuse, haute sur ses pattes, bien encornée ; la généralité présente le défaut qui la caractérise d'un arrière train légèrement fléchissant. Elle accuse environ 0,88m au garrot. On aurait facilement raison de ce léger défaut de forme par sélection habile.
Chèvre du Mont d'Or(fromagère)
Sa robe est généralement roussâtre, souvent noire, avec le ventre clair. Cette dernière couleur passe entre les pattes d’arrière et borde en quelque sorte le corps jusqu'à la naissance de la queue.
La nuance blanche est rarement nette, elle est plus souvent fauve lavé, et se retrouve en rayures ou bottes sur les quatre pattes, fines et nerveuses, terminées par un joli sabot, bien moulé, dénotant par sa forme une montagnarde experte à escalader les cimes.
La tête est caractéristique : chanfrein droit, museau fin. L'aspect sauvage de cette jolie bête se trouve accentuée par deux traits de pinceau, striant la face d'un ton net et tranché, fauve ou blanc.
Quelquefois au-dessus, et toujours au-dessous des yeux, ces deux lignes de couleur vive, partant des narines, lui donnent un caractère étonnant. Le poil de l'avant-main est fin et plus court sous le cou ; il s'allonge partout ailleurs. Le regarde est vif, la vue perçante.
L'oreille est portée en cornet droit, excessivement mobile ; elle perçoit le moindre bruit. Cette race a l'ouïe fine et exercée.
L'Auvergnate(fromagère)
Sa congénère, la chèvre d'Auvergne, a un plus joli manteau de fourrure, tantôt longue, tantôt demi-courte, quelquefois même rase, ceci selon les régions auvergnates.
J'avais rapporté quelques chèvres de Massiac, région du Lioran, achetées sur le marché et vraiment belles dans leur variété.
Leur robe, assez fournie et longue, était beige rosé.
Le poil de l'Auvergnate, bien que grossier, est exploité tel qu'il est pour des tissus communs inusable. Avec leurs oreilles très courtes, tenues raides, droites, en forme de feuilles de muguet, leurs cornes rejetées en arrière, leur ravissante toison cachait un fort beau pis ; ces chèvres de pure Auvergne étaient homogènes et magnifiques.
Toutes celles que je ramenais pour mes études caprines furent munies au départ d'un curieux et rustique collier de bois sculpté tout à fait pratique, bien que peu moderne.
Notons que c'est à tout ce groupe autochtone de caprins, assez varié comme type, qu'est due la principale industrie des fromages de Saint Nectaire, du Mont d'Or, etc...
Leur laitage est riche en crème et très propice aux fromages.
La Poitevine et la Berrichonne(fromagère)
La chèvre des anciennes brandes du Poitou est une espèce centrale également ; on l'appelle la Poitevine.
Cornue à l'origine, elle a perdu peu à peu ce caractère zoologique et se montre souvent le crâne nu, tête dite motte, offrant des rugosités à l'emplacement des cornes primitives.
Cette chèvre très fruste, d'aspect robuste et de haute taille (dépassant souvent 0,80m au garrot), est plus grossière que ses voisines précitées.
Sa tête est mafflue, épaisse, striée de deux raies blanchâtres symétriques, qui accompagnent le chanfrein droit jusqu'au mufle. C'est justement le genre un peu commun de cette tête qui la différencie.
Le mâle, souvent corné, a plus d'élégance et paraît moins rustaud. Massifs tous les deux, leur tête est couronnée d'oreilles droites, assez développées.
Très osseux tous les deux, la chèvre cache cependant des ressources charnues ; c'est une fausse maigre, très vivante, bonne laitière sans grande sélection.
Sa moyenne quotidienne de deux litres doit s'élargir avec quelques soins. En tous cas, c'est la plus rustique des fromagères de France et, avec la Berrichonne, ce sont les dernières représentantes du type indigène commun.
Elles sont appréciées des éleveurs régionaux, qui savent leur faire rendre le maximum et les améliorer de jour en jour, éliminant les défauts, exaltant leur valeur personnelle. Très décriées, ces bêtes sont appelées à un avenir parfaitement honorable. Elles donnent 600 litres annuellement en moyenne.
Chèvres de la Drôme et de l'ArdècheDans le bassin de la Loire, dans la Drôme, l'Ardèche et la Haute Loire, on trouve de bons types caprins également ; aussi commence-t-on à sélectionner les variétés locales, ce qui fait que l'on ne trouve plus guère de "biques" sans valeur, autrement dit de chèvre commune.
Et l'on perçoit, en voyageant, certains sujets penchant vers un type ou vers l'autre. Ainsi, bien des chèvres de la Drôme ressemblent à celles du Massif Central : même poil bourru, etc...
Selon la plaine ou la montagne, les variétés diffèrent totalement.
La plaine produit une variété caprine généralement noirâtre ou blanchâtre, assez lourde, cornue, dont le lait n'a plus aucune odeur, tandis que la montagnarde est plus petite, plus nerveuse, plus robuste, bien que souvent mal nourrie. Brune, avec tout l'avant-train presque ras, et le poil battant sur les membres postérieurs, cette dernière porte cornes ou non et donne trois litres, parfois plus si elle est raisonnablement alimentée : résultat superbe, vu son faible poids, si l'on considère qu'une vache, comparée à une chèvre, mange près de huit fois plus.